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mardi 10 décembre 2013

Au revoir Silvio, voici Enrico Letta, europhile et fan de tartes alsaciennes...

Alors qu'il semble bien falloir dire définitivement "addio" à Silvio Berlusconi, déchu de ses fonctions au Sénat italien, on constate presque avec un petit pincement au cœur l'avènement d'une nouvelle génération d'hommes d’État transalpins : Mario Monti, Enrico Letta. Terminés, les implants capillaires, les affaires en tout genre et les blagues de beaufs, voici l'âge du sérieux, de la probité et de la rigueur.

Enrico Letta, l'actuel président du Conseil italien, a cependant un point commun avec celui qui l'a maintes fois précédé à ce poste : vous avez deviné, ils sont tous les deux...francophones.

Le voici s'exprimant lors d'une visite à Paris en mai 2013 :



Où ont-ils appris ? Né à Pise, l'actuel président du Conseil italien a grandi à Strasbourg,en France.  Son père, Giorgio Letta, y était professeur de mathématiques, spécialiste du calcul des probabilités. A Strasbourg, le petit Enrico est allé à l'école publique, avant de poursuivre un cursus en économie en Italie.

 "On quittait Pise en septembre, la voiture était remplie de pâtes, se souvient le chef du gouvernement. Mais c'est la tarte flambée qui reste ma madeleine de Proust" confie-t-il dans une interview au quotidien  Le Monde.

Européen convaincu, Enrico Letta parle aussi anglais et allemand.

Pour Berlusconi, pas d'information : il semble que le français lui aie servi dans sa carrière politique mais plus encore dans sa carrière dans le monde des affaires, notamment à un moment où son groupe, Mediaset, possédait "La 5", version hexagonale de la chaîne de télévision "Canale 5". En témoigne ce reportage de 1985, au moment du lancement de la chaîne en France, ainsi que cette interview de la même époque, savoureuse pour la remarque finale du journaliste.



Niveaux estimés : force est de constater qu'ils ont tous les deux un niveau courant, sans tension ni difficulté pour l'interlocuteur ou l'auditeur francophone.

Enrico Letta est bien meilleur cependant. Ses rares italianismes ("de faire ainsi que") ne nuisent en rien à l’extrême clarté d'un propos pourtant complexe. Un accent presque imperceptible, l'utilisation ici un peu familière du "on" pour "nous", sa façon quasi "professorale" de marquer les intonations rendent son expression à la fois naturelle, structurée et nuancée.

Sivlio Berlusconi a un accent plus marqué, des hésitations sur les genres même si le ton général est fluide et assez idiomatique ("donner un coup d’œil" au lieu de "jeter un coup d’œil").

mardi 3 septembre 2013

Marcello Mastroianni, une relation particulière avec le cinéma français





Dissertation sur la politique, le socialisme, la religion, l'utopie du théâtre...D'où Marcello Mastroanni tenait-il son français quasi parfait ? Mystère...

Comment a-t-il donc appris ? 

Aucune information précise à sujet, ni dans la presse, ni dans son autobiographie.

Mastroianni semble être, avec d'autres grands mythes du cinéma italien, comme les réalisateurs Roberto Rossellini, Federico Fellini, LuchinoVisconti ou l'acteur Vittorio Gassman, de cette génération italienne bilingue pour qui la pratique du français est une évidence. 

Sa francophonie illustre la grande perméabilité des cinémas français et italien dans les années 50 à 70 : échanges entre maîtres du néoréalisme et les cinéastes de la Nouvelle Vague, qui conduisent à des rencontres aussi inattendues que fructueuses et à de nombreuses coproductions franco-italiennes.

Mastroianni a ainsi tourné sous la direction de Louis Malle, Nadine Trintignant, Jacques Demy, Bertrand Blier et Agnès Varda.

Dans cet extrait de L'Evenement le plus important depuis que l'homme a marché sur la Lune  de Jacques Demy (1973), il joue en compagnie de sa compagne d'alors, Catherine Deneuve. C'est une période durant laquelle il habite à Paris, ville qui aura pour lui, d'après son livre autobiographique Je me souviens, oui, je me souviens,  une importance particulière, au même titre que Rome.





Cependant, cette interview de 1961 montre qu'il se débrouille déjà très bien dix ans auparavant, lors de son premier film en français, Vie Privée, de Louis Malle.

Si sa carrière internationale l'a conduit a jouer également dans d'autres langues, notamment en anglais, il n'a en revanche maîtrisé cette langue que tardivement

Niveau estimé : des italianismes récurrents, un accent légèrement marqué, une hésitation sur les négations...mais une aisance avérée et une capacité à débattre de sujets complexes, voire philosophiques !  Avancé +++.