Alors qu'il semble bien falloir dire définitivement "addio" à Silvio Berlusconi, déchu de ses fonctions au Sénat italien, on constate presque avec un petit pincement au cœur l'avènement d'une nouvelle génération d'hommes d’État transalpins : Mario Monti, Enrico Letta. Terminés, les implants capillaires, les affaires en tout genre et les blagues de beaufs, voici l'âge du sérieux, de la probité et de la rigueur.
Enrico Letta, l'actuel président du Conseil italien, a cependant un point commun avec celui qui l'a maintes fois précédé à ce poste : vous avez deviné, ils sont tous les deux...francophones.
Le voici s'exprimant lors d'une visite à Paris en mai 2013 :
Le voici s'exprimant lors d'une visite à Paris en mai 2013 :
Où ont-ils appris ? Né à Pise, l'actuel président du Conseil italien a grandi à Strasbourg,en France. Son père, Giorgio Letta, y était professeur de mathématiques, spécialiste du calcul des probabilités. A Strasbourg, le petit Enrico est allé à l'école publique, avant de poursuivre un cursus en économie en Italie.
"On quittait Pise en septembre, la voiture était remplie de pâtes, se souvient le chef du gouvernement. Mais c'est la tarte flambée qui reste ma madeleine de Proust" confie-t-il dans une interview au quotidien Le Monde.
Européen convaincu, Enrico Letta parle aussi anglais et allemand.
Pour Berlusconi, pas d'information : il semble que le français lui aie servi dans sa carrière politique mais plus encore dans sa carrière dans le monde des affaires, notamment à un moment où son groupe, Mediaset, possédait "La 5", version hexagonale de la chaîne de télévision "Canale 5". En témoigne ce reportage de 1985, au moment du lancement de la chaîne en France, ainsi que cette interview de la même époque, savoureuse pour la remarque finale du journaliste.
Niveaux estimés : force est de constater qu'ils ont tous les deux un niveau courant, sans tension ni difficulté pour l'interlocuteur ou l'auditeur francophone.
Enrico Letta est bien meilleur cependant. Ses rares italianismes ("de faire ainsi que") ne nuisent en rien à l’extrême clarté d'un propos pourtant complexe. Un accent presque imperceptible, l'utilisation ici un peu familière du "on" pour "nous", sa façon quasi "professorale" de marquer les intonations rendent son expression à la fois naturelle, structurée et nuancée.
Sivlio Berlusconi a un accent plus marqué, des hésitations sur les genres même si le ton général est fluide et assez idiomatique ("donner un coup d’œil" au lieu de "jeter un coup d’œil").
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