Le général Vo Nguyen Giap, qui s'est éteint le 4 octobre à l'âge de 102 ans, maniait aussi bien la langue française que l'armée vietnamienne...
Grand admirateur de Napoléon, farouche opposant aux présences étrangères sur le territoire vietnamien, celui qui a vaincu la France à Diên Biên Phu en 1954 et qui a été ministre de la défense du Nord-Vietnam pendant la guerre avec les États-Unis n'était pas seulement un habile stratège, mais un homme lettré, au français sûr et précis.
Son intervention commence à la minute 1:30.
Où a-t-il appris ?
Fils de mandarin (dignitaire local) pauvre en Indochine française, Vo Nguyen Giap peut être considéré comme un parfait représentant de ces élites intellectuelles formées au sein de l'administration et des structures d'enseignement coloniales : scolarité en français, d'abord à l'école de Quốc Học, puis au lycée Albert Sarraut à Hanoï (il sera titulaire du baccalauréat). Il complète sa formation par des études d’histoire, de droit et d’économie à Hué, et à l'Université indochinoise.
Il a eu pour professeur le poète réunionais Raphaël Barquisseau, avant de devenir lui-même professeur d’histoire à l’école Thang-Long à Hanoï.
Plusieurs témoignages, notamment celui de l'ancien ambassadeur au Vietnam Claude Blanchemaison, le dérivent comme un amoureux de la culture et de la littérature française, admirateur de Napoléon et de la Marseillaise, "chant révolutionnaire"...sans rancune, donc, et toujours courtois vis-à-vis de l'armée qu'il avait spectaculairement défaite...
Niveau estimé : malgré un tic de langage ("n'est-ce pas") qui masque sans doute des hésitations et un accent marqué, on note une grande exactitude grammaticale et une grande précision dans le choix des mots : "généralités précises" et "précisions générales", par exemple. Giap semble apprécier les phrases sans ambiguïté, et n’hésite pas à faire reformuler une question. Il utilise une terminologie savante ("corps expéditionnaire français") et résume sa pensée (facteur primordial / facteur moral). Des éléments qui montrent que la langue ne lui sert pas seulement à communiquer, mais à structurer son propos...avancé +++
Grand admirateur de Napoléon, farouche opposant aux présences étrangères sur le territoire vietnamien, celui qui a vaincu la France à Diên Biên Phu en 1954 et qui a été ministre de la défense du Nord-Vietnam pendant la guerre avec les États-Unis n'était pas seulement un habile stratège, mais un homme lettré, au français sûr et précis.
Son intervention commence à la minute 1:30.
Où a-t-il appris ?
Fils de mandarin (dignitaire local) pauvre en Indochine française, Vo Nguyen Giap peut être considéré comme un parfait représentant de ces élites intellectuelles formées au sein de l'administration et des structures d'enseignement coloniales : scolarité en français, d'abord à l'école de Quốc Học, puis au lycée Albert Sarraut à Hanoï (il sera titulaire du baccalauréat). Il complète sa formation par des études d’histoire, de droit et d’économie à Hué, et à l'Université indochinoise.
Il a eu pour professeur le poète réunionais Raphaël Barquisseau, avant de devenir lui-même professeur d’histoire à l’école Thang-Long à Hanoï.
Plusieurs témoignages, notamment celui de l'ancien ambassadeur au Vietnam Claude Blanchemaison, le dérivent comme un amoureux de la culture et de la littérature française, admirateur de Napoléon et de la Marseillaise, "chant révolutionnaire"...sans rancune, donc, et toujours courtois vis-à-vis de l'armée qu'il avait spectaculairement défaite...
Niveau estimé : malgré un tic de langage ("n'est-ce pas") qui masque sans doute des hésitations et un accent marqué, on note une grande exactitude grammaticale et une grande précision dans le choix des mots : "généralités précises" et "précisions générales", par exemple. Giap semble apprécier les phrases sans ambiguïté, et n’hésite pas à faire reformuler une question. Il utilise une terminologie savante ("corps expéditionnaire français") et résume sa pensée (facteur primordial / facteur moral). Des éléments qui montrent que la langue ne lui sert pas seulement à communiquer, mais à structurer son propos...avancé +++
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire